La FNA organisatrice a innové cette année en prévoyant une journée touristique facultative préalable à cette visite et nous nous sommes retrouvés une trentaine de participants et participantes dès le 21 mai au soir à Chaumont pour un repas en commun.
Mercredi matin le car nous a conduits à la cristallerie royale de Bayel (groupe DAUM) spécialisée dans la verrerie artisanale. Après la visite du musée qui retrace l’histoire de cette entreprise créée en 1678 par Mazzolay maître verrier italien de Murano, nous avons pu apprécier le savoir- faire des professionnels qui continuent à produire de véritables œuvres d’art par les méthodes ancestrales qui ont fait la réputation de cette cristallerie.
Le début de l’après- midi a été consacré à la visite du Mémorial Charles de Gaulle à Colombey les deux églises, vaste exposition inaugurée en 2008 qui évoque 80 ans «d’ HISTOIRE » entre 1890 et 1970, avec la mise en valeur de l’influence des actions du Général pendant près d’un demi- siècle sur le destin de la France et sur sa place dans le Monde.
Le château de Cirey sur Blaise construit en 1643, qui fut la résidence de Voltaire entre 1734 et1749 grâce à l’hospitalité de son érudite maîtresse Emilie du Châtelet, était la dernière étape de cette journée. Nous avons été reçus très aimablement par les actuels propriétaires Mme et Mr. Hugues de Salignac Fénelon qui s’emploient avec beaucoup d’efforts et de mérite à entretenir et mettre en valeur cette demeure historique.
Le retour à Chaumont nous permettait de rencontrer les arrivants du soir, dont le Général Meyer, qui pouvait ainsi présider le repas de cohésion avant la réunion du conseil d’administration de la FNA.
Jeudi matin, l’arrivée directe du 3° contingent au quartier d’Aboville sur la base de Chaumont-Semoutiers, venait grossir notre groupe ainsi constitué d’une soixantaine de personnes fort bien accueillies par Le LCL Koscielny, adjoint du Chef de corps.
Il appartenait ensuite au CEN Hortat de nous présenter le 61° RA.
Ce régiment dédié aux drones tactiques appartient à la brigade de renseignement. Ses effectifs actuels comptent environ 750 militaires et une quinzaine de civils. Outre les armes classiques de tout calibre, il dispose de 20 drones et de 25 stations d’analyse et de traitement d’images.
Le 61° RA compte 45 ans d’expérience dans la mise en œuvre de ces matériels qui ont été déployés sur tous les théâtres d’opérations extérieures notamment en Afganistan où il a effectué 774 missions entre 2008 et 2012 dont ¾ en appui direct et ¼ en renseignement.La vidéo d’une de ces opérations nous a permis d’apprécier son efficacité dans la détection de l’adversaire, l’acquisition de l’objectif et la découverte d’une cache d’armes.
Pour l’avenir, c’est le Watchkeeper fabriqué par Thalès et déjà en service dans l’armée britannique qui prendra la relève. Ce système de drone tactique dit SA2R (Surveillance-Acquisition d’objectifs-Renseignement-Reconnaissance) doté en plus d’un équipement radar est capable de voler à 5000 mètres avec une autonomie de 16 heures. Ceci représente une évolution majeure dans les capacités de renseignement, avec l’intégration des drones dans le monde aéronautique.
La visite du CFD (Centre Formateur Délégué) animé par l’ADJ Muloz, nous a permis d’approcher le DRAC (Drone de Renseignement Au Contact). Ce mini drone de 9 kg qui peut être lancé à la main ou par une catapulte à élastique, vole entre 100 et 300 mètres avec une autonomie de 1h.30. L’équipe au sol comprend 2 opérateurs, l’un dédié au vol et l’autre au suivi et à l’analyse de la mission.
Le CFD du 61° RA, formateur des utilisateurs de drones de l’armée de Terre, accueille une moyenne de 150 stagiaires par an.
La salle d’Honneur qui retrace les grandes étapes de l’histoire du 61° RA nous rappelle qu’il a été formé à Verdun en 1910. Ses batteries de 75 reçoivent le baptême du feu en 1914 lors de la bataille de Pierrepont au cours de laquelle ses hommes sont qualifiés de Diables Noirs par l’ennemi en raison de leur courage et de la couleur de leur uniforme.
Après une 6° citation à l’ordre de l’armée Il se voit décerner la fourragère à la couleur du ruban de la Légion d’honneur en 1921. A la suite d’une longue épopée, le 61°RA abandonne les canons en 1999 et devient le régiment de surveillance du champ de bataille, après la dissolution du 7° RA.
Après le repas, nous avons été conduits sur le terrain pour la présentation du SDTI (Système de Drone Tactique Intérimaire) opérationnel depuis 2009.
Le drone construit par Sagem a une masse de 330kg. Il peut voler jusqu’à 3500 m avec une autonomie de 5 heures et un rayon d’action de 80 km.
Le lancement s’effectue à partir d’une catapulte pneumatique et son atterrissage est assuré par un parachute.
Les six missions du SDTI qui s’inscrivent dans le cadre du renseignement et du ciblage au profit des feux sont les suivantes : Surveiller, Renseigner, rechercher, acquérir un objectif, évaluer les résultats et fournir un appui direct.
Les conditions météorologiques ne nous ont pas permis d’assister à un lancement, notamment en raison de la direction du vent qui compromettait la sécurité du voisinage.
C’est le COL Randreau, chef de corps qui nous a accueillis au foyer pour conclure cette journée en exprimant son plaisir de nous avoir reçus dans ce régiment atypique, qui met en œuvre des matériels de haute technologie. Après les remerciements du GAL Meyer et une distribution réciproque de médailles, nous sommes partis riches de connaissances nouvelles sur l’évolution de l’arme et de contacts avec ceux qui la servent.
Henri Pierrat